CHAPITRE XIII

Les deux miliciens de faction furent manifestement soulagés quand l’ovobile de service vint se ranger devant la maison de Lod Baney. Le crépuscule approchait à grands pas et ils craignaient d’arriver après lui chez eux. Ils se hâtèrent donc d’abandonner leur poste et de s’engouffrer comme un seul à l’arrière du véhicule. La nuit, les demeures inoccupées n’avaient pas à redouter les cambrioleurs. Les Horlags constituaient en cela le meilleur système de protection qui soit…

Weisse les regarda partir avec un certain amusement. Il pressentait que cette fois serait la bonne. Baney rentrait d’ordinaire avant la relève. Mais il décida de modérer son impatience. Après plusieurs jours d’affût, il eût été stupide de se faire surprendre pour un mauvais calcul. Donc il se rencogna de nouveau dans son recoin d’ombre et attendit qu’il fît nuit noire. Baney ne viendrait plus. Il avait dû être retenu par son travail et dormirait sur place. La voie était libre.

Weisse traversa la rue, puis le jardin artificiel sans se soucier des ombres menaçantes qui commençaient à envahir l’endroit. Il s’approcha du volet de protection de la porte d’entrée. Un volet insonorisé dernier cri. A l’aide de la lourde barre de fer dont il s’était muni, il n’en fit qu’une bouchée et le déposa sur l’herbe synthétique sans s’apercevoir qu’il venait par la même occasion d’arracher des fils du système d’alarme. Il entra rapidement, refermant derrière lui. Il tira alors le cristal que Myra lui avait confié, le mit en marche. Il n’eut pas grand-peine à se repérer. Il passa dans le salon, s’arrêtant une seconde pour contempler la fontaine… Puis il se dirigea d’un pas vif dans la pièce des Montreurs. Il y en avait plusieurs, suspendus dans leurs sphères infâmes, qui paraissaient dormir… L’installation était de toute beauté, munie de quelques trouvailles permettant de se livrer à plusieurs occupations simultanément… Weisse ne s’attarda pas trop à s’interroger sur leur utilisation et partit en quête des appareils vidéo-psy qui devaient forcément se trouver à proximité…

Au même instant, dans un des bureaux gouvernementaux, Slem observait avec étonnement le voyant rouge qui clignotait rageusement sur le tableau de contrôle. Il se tourna vers Baney pour lui faire part de cette situation anormale, mais celui-ci s’était profondément endormi. Quelque part dans le cœur d’acier de l’androïde de Lamposs III s’alluma une sorte de remords. Son vieux maître était très préoccupé en ce moment, et c’était la première fois qu’il parvenait à prendre un peu de repos. Slem reporta son attention sur le tableau. La lumière continuait de jeter de brefs éclats dans la semi obscurité du bureau. Peut-être ne s’agissait-il que d’un court-circuit. Slem pensa qu’il n’en aurait que pour quelques minutes, le temps de la vérification. Et puis Baney n’avait pas grand-chose à craindre dans l’enceinte gouvernementale. Il reviendrait avant son réveil. Il se hâta donc d’enfiler les interminables couloirs déserts, dévala les escaliers et sortit sans une hésitation dans la nuit. De par sa structure, il n’avait rien à redouter des Horlags…

Cependant que Weisse s’acharnait sur un coffre-fort, découvert dans un réduit qui abritait les vidéo-psy. Il détenait une grande expérience de ce genre de modèle et il en vint finalement à bout, avec le sentiment de toucher au but. Il ne se trompait pas. La lourde porte s’effaça, révélant une deuxième pièce de dimension plus vaste. Un grand nombre de cassettes y étaient entassées, classées, numérotées, datées avec un soin d’archiviste… Mais aucune bande d’analyseur. Il y avait bien l’un de ces appareils à côté, mais il aurait été trop long et trop risqué de procéder maintenant à un déchiffrage. Weisse était passablement déçu. Fébrilement, il déploya la sacoche plastique dont il avait ceint ses reins et y jeta un échantillonnage de cassettes s’étalant sur les quinze dernières années, en priant de faire un bon choix… Quand il estima ne plus pouvoir en loger une seule, il referma rapidement le coffre et attacha la sacoche en bandoulière. Il quitta le réduit, en regrettant de ne pouvoir subtiliser un analyseur. Mais par ailleurs, il ne pouvait réprimer une sensation d’inquiétude croissante, de mauvais augure… Elle se matérialisa tandis qu’il retraversait la salle des Montreurs. Quelqu’un d’autre avait marché dans la maison. Il avait nettement perçu un bruit de pas furtifs. Il s’immobilisa, la gorge sèche. Ecouta de nouveau… Oui, aucun doute. Silencieux comme un chat, il s’abrita dans l’ombre d’un sarcophage de verre, se hâtant d’éteindre son cristal. A la même seconde, une haute silhouette s’encadra dans l’ouverture. Weisse l’identifia sur-le-champ, et son angoisse ne fit que s’en accentuer. Mêlée aussi d’une petite satisfaction de se trouver face à face avec le gorille de Lod Baney…

Slem fit un pas en avant, scrutant la pénombre, attentif au moindre déplacement d’air. Weisse se garda bien de respirer. Si Slem était la créature qu’il soupçonnait, un seul battement de cil pouvait lui être fatal. Fort heureusement, il n’avait rien perdu de son entraînement de milicien. Stem ne décela pas immédiatement sa présence. Il se tourna pour faire de la lumière… entendit un crissement presque inaudible, fit volte-face… Il n’eut que le temps de bouger la tête et la barre de fer vint s’écraser sur son épaule avec un craquement sourd. Il roula sur le sol sans un cri. Weisse crut l’avoir tué et n’eut plus qu’une idée fuir au plus vite avec son butin. Il se rua vers la sortie, dévala le chemin, atteignit le portail… Il jeta un coup d’œil en arrière. Bien lui en prit, car Slem le tenait en joue avec un fusil-arbalète sur le seuil de la maison. L’ancien prévôt fila comme le vent. Le dard le manqua largement. Du moins le doute n’était-il plus permis : Slem n’était assurément pas humain. Tout en courant, Weisse fit un effort de mémoire, tâchant de rassembler toutes les informations qu’on lui avait fournies concernant ce type d’androïde. Mais la chose s’avéra difficile, compte tenu des circonstances. Angam se jeta dans la première ruelle sur sa droite. Derrière, Slem suivit. Moins de trente pas séparaient l’homme du robot. Le premier était certes plus rapide, mais le second infatigable et fin limier. Weisse savait que ses chances de semer son poursuivant étaient quasiment nulles, surtout dans une ville déserte. Tôt ou tard, il faudrait faire face. L’ex-policier décida qu’il valait mieux le plus tôt possible, pendant qu’il jouissait de toutes ses ressources physiques… Son cerveau travaillait à toute vitesse. Il ne serait pas aisé, sinon impossible, de se débarrasser du chasseur… Weisse enfila la 167e Voie du Secteur Quatre, une large avenue rectiligne, jonchée de détritus roulés par le vent… Il s’arrêta pour reprendre son souffle, handicapé par la lourde sacoche. Slem apparut à son tour, plus tôt qu’il ne le pensait…

Il reprit sa course, en feignant plus de fatigue qu’il n’en ressentait vraiment et s’arrêta de nouveau quelques centaines de mètres plus loin. Il devait se trouver près des nouveaux édifices en construction… Slem parut accélérer le pas. Angam ricana intérieurement. La ruse paraissait fonctionner. L’androïde pensait déjà à l’hallali… Il poursuivit le même jeu, le laissant gagner du terrain. Quand il arriva auprès du premier échafaudage, la distance s’était beaucoup amenuisée : quinze ou vingt pas, pas davantage. Alors Weisse se jeta dans l’escalade périlleuse de l’enchevêtrement de filets et de barres métalliques. Pendant une fraction de seconde, Slem hésita à l’imiter. Les androïdes ne résistaient pas davantage à une chute de quarante mètres que les carcasses primaires des humains. Là-haut, les chances seraient mieux partagées en faveur d’Angam, plus souple et mobile. Mais la créature rejeta très vite ces scrupules. A son tour, elle s’accrocha aux barres. Weisse avait déjà atteint la première plate-forme. Il reprit posément son souffle, bien que s’efforçant de paraître souffrir. Les yeux du robot ne le quittaient pas. Il poursuivit l’ascension, en espérant que son poursuivant n’aurait pas l’idée d’utiliser son fusil maintenant. Mais celui-ci avait déjà trop à faire pour ne pas glisser ; il avait besoin de tous ses doigts. Weisse le laissa gagner encore un peu sur lui. Le vent et l’altitude commençaient à rendre la progression particulièrement risquée. Coutumier de ce genre d’exercice, l’ancien policier se mouvait avec une certaine facilité. Il atteignit enfin l’ultime plate-forme. Un Horlag s’y était également réfugié, qui chercha à capter l’esprit de ce visiteur incongru. Il échoua et prit finalement la fuite avec un petit cri de rapace… Slem montait moins vite, maintenant et jetait souvent des regards inquiets vers le bas… Deux mètres le séparaient de sa proie, mais il ne pouvait se résoudre à s’emparer de son arme. Weisse se débarrassa de la sacoche et soupesa sa masse dans sa main droite. Slem venait tout juste de s’agripper au rebord de la passerelle. Il sut éviter le coup de son adversaire malgré sa position précaire et parvint à opérer un rétablissement qui prit son adversaire de vitesse. Weisse comprit qu’il ne fallait le laisser se redresser à aucun prix. Il se jeta sur lui avec détermination, évitant néanmoins de s’offrir à la formidable poigne de la créature. Après plusieurs vaines tentatives, il mena à bien son travail d’immobilisation. Mais il fut rapidement renversé, et il s’en fallut de peu que la situation ne fût définitivement inversée. Plus rapide, pourtant, il ne laissa pas le loisir à son antagoniste de prendre pied. Il le renversa, à moins de quelques centimètres du bord, et il s’ensuivit un corps à corps désespéré d’un côté comme de l’autre, qui manqua s’achever cinquante mètres plus bas pour les deux. Mais Weisse savait à merveille compenser la force brute de son adversaire par une technique parfaitement au point. Il sut se retenir solidement à une barre, jeter ses pieds en avant à l’improviste, et au bon moment… Déséquilibré, Slem battit des bras en ouvrant la bouche et fut avalé par le vide. Un bruit mat et écœurant coupa net son cri.

Weisse tomba à genoux, épuisé. Il essuya d’un revers de manche la sueur qui goûtait de son front et entreprit de retrouver son souffle. Il n’avait jamais livré de combat aussi dur, ni aussi désespéré. Il reprit sa sacoche en bandoulière et entama la descente…

Quand il s’approcha du corps démantibulé de l’androïde, quelques instants plus tard, il eut un coup au cœur : une tâche sombre s’élargissait sous lui.

Il y trempa machinalement le doigt. C’était de l’huile.

 

***

 

— C’est un assez joli coup, admit Kalf, mais nous ne disposons pas d’appareil vidéo-psy, et a fortiori d’analyseur pour évaluer la puissance de cet argument. Espérons que vous avez eu la main heureuse…

— Nous verrons bien, dit Weisse en haussant les épaules. Il s’agit à présent de remettre ceci aux autorités des Mondes Extérieurs.

— Si vous vous êtes trompé, elles vous livreront pieds et poings liés à Baney, y avez-vous songé ? Comme dangereux affabulateur… Elément antisocial, tel est le terme consacré.

Il rejeta dans la sacoche ouverte devant eux la dernière cassette qu’il venait d’examiner. Un canon sans munitions, voilà ce qu’était le butin de Weisse ; et de plus un canon qui menaçait d’exploser au nez de ses utilisateurs.

— Quant à quitter Xuban, reprit Kalf, je ne vois pas comment vous allez vous y prendre. Les trafiquants n’accepteront jamais un banni comme passager. Et quant au détournement, je ne suis pas convaincu… – Il faut essayer.

Et Angam brandit le fusil-arbalète de Slem, qu’il avait récupéré. Il l’avait démonté, réparé et nettoyé avec une minutie de collectionneur. Et dans le même temps il avait recouvré beaucoup de son assurance.

Mak pénétra dans la tanière, un vêtement roulé sous son bras. Il le déposa silencieusement auprès de sa mère endormie.

— Sacré garçon, où diable étais-tu passé ? feignit de le gronder le vieux chercheur.

— J’ai trouvé une nouvelle robe pour maman, expliqua l’enfant sans s’émouvoir.

Kalf abandonna son air fâché pour rire, l’embrassa et le laissa se coucher. Mais ce dialogue avait tiré Weisse de sa méditation.

— Où as-tu trouvé ce vêtement, Mak ?

— Dans le vieil entrepôt, qui se trouve derrière le Four Public. Il y en a beaucoup d’autres, mais il faut faire vite, car ils sont presque aussitôt brûlés. Je n’ai pas toujours le temps de choisir.

— Ils sont brûlés la nuit ?

— Oui. Par des employés du four, dans une grande chaudière.

— Savez-vous d’où proviennent tous ces habits ? s’informa Weisse en se tournant vers Kalf, brusquement soupçonneux.

— Ce sont de vieilles nippes, répondit le savant. Il s’agit probablement d’un four à ordures, qui fonctionne la nuit, c’est tout. Pourquoi semblez-vous inquiet ?

— Parce qu’il ne s’agit pas de vieilles nippes, Kalf. Vous êtes certainement une sommité en physique, mais assurément pas en matière de mode féminine. Ceci est du dernier cri. J’ai été marié pour le savoir.

— Possible que vous ayez raison, mais quelle importance ?

— L’importance de savoir d’où tout ceci vient. Et pourquoi des gens du Four Public œuvrent la nuit à une besogne qui n’est théoriquement pas de leur ressort.

— Il s’agit probablement d’heures supplémentaires, objecta Kalf.

— Mak, tu peux me conduire là-bas ? Le garçon acquiesça, un peu à contrecœur.

— Vous passerez juste, dit-il en lorgnant du côté de l’estomac un peu bedonnant de l’ancien policier. Weisse sourit. C’était vrai que la quarantaine bien sonnée ne l’avait pas trop épargné de ce côté.

— On essaiera. Allons.

— Je crois que vous allez en être quitte pour une promenade inutile, insista Kalf. Quelle lubie vous prend, tout à coup ?

— J’ai mon idée.

Weisse vérifia le chargeur de son fusil et emboîta le pas à son jeune compagnon. Celui-ci le guida sans difficulté entre les ruines mortellement désertes et silencieuses. Il leur fallut moins d’un quart d’heure pour atteindre un bâtiment délabré, d’où s’échappaient par l’ouverture du toit des torrents de fumée noire et âcre. Seule l’odeur nauséabonde indiquait que des gens travaillaient là. Pas un bruit, une discrétion totale. Mak fit le tour et désigna une fenêtre brisée, à moins de deux mètres du sol. Il recommanda le silence en mettant un doigt en travers de ses lèvres, puis s’aidant des aspérités du mur, se hissa jusqu’à sa hauteur en un clin d’œil. Il disparut à l’intérieur. Angam l’imita, mais eut plus de mal à se couler entre les mâchoires coupantes de la vitre. Il rejoignit le gamin dans une sorte de cave humide, d’où s’échappait un escalier obscur et étroit. Ils en escaladèrent les marches sans bruit, traversèrent une seconde pièce et se blottirent contre une petite porte vermoulue. Là, le ronflement de la chaudière devint audible, ponctué par le bruit sec des pelles raclant le sol. Avec d’infinies précautions, Mak poussa le battant et Weisse put juger de la scène trois hommes en combinaison ignifugée jetaient au feu des monceaux de vêtements, mais également d’autres objets disparates, tels des lunettes, des chaussures, des portefeuilles ou des bijoux. Les flammes qui jaillissaient du four éclairaient seules l’entrepôt désaffecté, jetant sur ce spectacle insolite des éclairs furieux. Weisse sentit un frisson lui parcourir tout le corps. Une association d’idées s’était brutalement opérée dans son esprit. Cette montagne d’effets ne pouvait provenir que d’un seul endroit… Mais alors l’implication qui en découlait révélait un ignoble et terrifiant trafic. Bien des choses s’éclairaient, dans ce cas, notamment l’insistance de Baney à interdire les patrouilles nocturnes qui eussent constitué une entrave évidente à tout ceci…

Weisse fit signe à Mak qu’il en avait assez vu. Ils reprirent le chemin en sens inverse et regagnèrent la tanière. Kalf se dressa sur un coude en les entendant rentrer. La pâleur du visage d’Angam lui indiqua aussitôt qu’il s’était produit un fait nouveau.

— Alors ?

— Alors, c’est bien ce que je craignais, mais sans trop y croire. Je sais d’où proviennent ces nippes, sans parler du reste, dont le catalogue serait révélateur… Des fours publics !

— Des fours publics ? Mais c’est impossible, allons. Vous savez comme moi que les victimes de Horlags sont incinérées sans qu’on les touche. A aucun moment on ne les manipule, vous devez le savoir mieux que moi, de par votre ancien métier.

— Elles ne sont pas manipulées avant, mais après.

— Mais après, c’est la réduction en cendres, la fournaise. Que me chantez-vous là ?

— Justement. Les cercueils sont fermés et déposés sur le tapis roulant en présence des témoins. Puis ils disparaissent par l’ouverture du four. La porte se referme. C’est fini. Alors comment expliquez-vous que leurs vêtements soient brûlés dans la nuit ? Il a bien fallu ouvrir les bières, pour cela. Et si les bières étaient intactes…

— Cela veut dire que les corps ne sont pas brûlés comme on le laisse croire ?

— J’en suis convaincu.

— Alors si nous suivons votre raisonnement, pourquoi ? Qu’en font-ils s’ils ne les incinèrent pas ?

— Ils doivent en brûler une petite partie, mais pas tous. Il faut bien trouver des cendres à la sortie, n’est-ce pas ? Je serais curieux de visiter l’intérieur d’un four. Il doit s’y passer de drôles de choses.

— Non, il doit certainement y avoir une autre explication.

— Je ne sais pas ce qu’ils font avec les corps, mais cela tendrait à expliquer pourquoi Baney tenait tant à faire incinérer ma femme au Palais gouvernemental. Il sait ce qui se passe dans les fours publics.

— Mais ce que vous dites impliquerait une complicité de tous les agents de funérailles…

— Pourquoi pas ? Ne sont-ils pas désignés par l’Etat, comme les préposés aux Montreurs ? Triés sur le volet…

— Et que comptez-vous faire ?

— Vérifier mon hypothèse en me faisant moi-même incinérer.

— Vous êtes complètement fou ! Vous avez dit vous-même que tous les cadavres n’étaient pas forcément détournés… Et si vous êtes de la minorité qui y passe ?

— Tant pis. Mais je m’arrangerai pour mettre toutes les chances de mon côté.

— Je ne suis pas d’accord. Tout cela n’est qu’une simple supposition. Non, vraiment, je n’y crois pas…

— Il faudra bien pourtant. Sauf si vous trouvez une meilleure explication avant l’aube…

Et ce disant, Weisse se coucha. Une demi-heure plus tard, le silence régnait dans la tanière. Dehors, les Horlags rôdaient, indifférents et affamés…

Le lendemain, quand Kalf s’éveilla, Angam était déjà parti avec la sacoche.